elle rêve encore …
4 décembre 2017 § Poster un commentaire
saisie dans le métro ce matin… je ne peux voir son regard… de quoi rêve t’elle ? … elle ne s’occupe de personne ni même ne tente seulement de voir… un cocon humain… juste un battement de sac… j’ai la plume à la main et j’attrape vite encore un mystère…
de quoi rêve t’elle ?
une caresse humide… sans sexe défini… ambivalente et universelle… tendresse de gastéropode… lente et tiède… infinie
Décide-toi,
Escargot ! A demi chez toi,
Et moitié dehors !
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Make up your mind, Snail!
You arehalf inside your house,
And halfway out!
Richard Wright
elle rêve
30 novembre 2017 § 7 Commentaires
saisie dans le métro ce soir… le regard perdu dans un lointain peu prometteur… de quoi rêve t’elle ? … personne autour ne la regarde ni même ne tente seulement de voir… un cocon humain… juste un battement de cils… j’ai la plume à la main et j’ai attrapé inopinément un mystère… de quoi rêve t’elle ?
elle veut la caresse d’une bête… mais pas de celle d’un animal de compagnie… elle veut l’essentiel tendre et éternel d’un être inaccessible…
elle rêve de l’amour tardigrade
Ici
on cherche toujours quelque chose
dans les cafés, les églises, les places
et jusque dans les poubelles
on cherche en l’autre, en soi
dans la cohue des trottoirs
l’accalmie des ponts
dans l’eau stagnante des fontaines
et sur les bancs indiscrets
on cherche en bas, en haut, devant soi
un ticket de métro
une terre ou une femme perdus
un livre qu’on lira
sur un lit d’hôpital ou en prison
une chanson sans titre
un ouvre-boîtes solide
un oiseau qui ne chante que de nuit
On cherche
un regard qui fera basculer votre vie
un graffiti à vous seul adressé
un heurtoir arabe sur une porte italienne
une carte postale que vous avez envoyée il y a vingt ans
et que le destinataire a revendue
votre date de mort inscrite sur un tronc d’arbre
dans un petit parc
que vous ne faites que traverser
Ici
on cherche toujours quelque chose
dans le carrousel délirant
du désir
Abdellatif Laâbi
moléculaire quotidien
24 janvier 2017 § 1 commentaire
dessinés dans le métro aujourd’hui…
loin de l’idée du rendez-vous, de l’échéance, de la course effrénée des secondes, de la prochaine station, du dernier coup de frein… il me vient une vision, une sensation que nos amas moléculaires se côtoient comme se fréquentent les galaxies… je suis juste suspendue entre le premier mouvement et l’anti-matière… plus rien ne peut être plus important que de danser la danse du cosmos…
un silence d’une multitude d’étincelles… une impression de rien profond…
un regard ultime sur la fenêtre de mon fantasme infini…
entrée en matière … et sortie
26 février 2016 § 3 Commentaires
quelques mots du matin dans le métro … suivis de quelques traits ce soir en sens inverse …
de la même façon que tu es entré en matière
un jour tu en sors
tous ces regards ne pourront te retenir
sans toi les parfums flotteront
flottent encore
un instant suffit
et
résume tout
tu n’es qu’une impression de la vie
visions en déplacement
31 août 2015 § Poster un commentaire
suite de mon projet « transports en commun »………………… dessins réalisés le temps d’un trajet dans les transports en commun, plus particulièrement les TL de Lausanne…
les deux dessins de ce jour… comme un constat d’impuissance… se laissant juste traverser par une myriade d’étoiles… nous sommes de pauvres hologrammes qui se prennent au sérieux…
de la station Maurice Béjart jusqu’aux Croisettes… ce matin…
Le sentiment d’une solitude déchirante
et d’une certaine incommunicabilité du monde
était parfois donné par la vue d’une brouette vide
vide encore chaude de la fumure transportée.
Le jardinier s’en était allé boire:
il se pouvait qu’il ne revînt jamais.
Je me disais que je lui avais quelques fois parlé.
A bien réfléchir, il se pouvait que je lui aie dit cent mots.
Les oiseaux passaient à tire-d’aile, les horloges sonnaient
et les ombres s’allongeaient sur le sol blanc.
Le jardinier n’était pas mort, il n’avait eu qu’une attaque.
Il ne parlerait plus et resterait sur un banc
devant sa porte et des mouches en pleine vie
marcheraient dans ses mains sur lesquelles tremblerait
l’ombre dentelée des feuilles pacifiques.
Jean Follain
puis ce soir… des Croisettes jusqu’à Bessières…
Transporte-nous, sac infini,
nous Jonas infinitésimaux.
Giovanni Giudici
tant suspendu qu’à la fin…
21 juillet 2015 § 1 commentaire
nés des contrastes thermiques de ces journées caniculaires et la fraîcheur inespérée du métro… quelques croquis rouges entre Croisettes et la Gare de Lausanne…
J’entends que la hache a fleuri,
j’entends que le lieu n’est pas nommable,
j’entends que le pain qui le regarde
guérit le pendu,
le pain que la femme a cuit pour lui,
j’entends qu’ils disent de la vie
qu’elle est le seul havre et recours.
Ich höre, die Axt hat geblüht,
ich höre, der Ort ist nicht nennbar,
ich höre, das Brot, das ihn ansieht,
heilt den Erhängten,
das Brot, das ihm die Frau buk,
ich höre, sie nennen das Leben
die einzige Zuflucht.
I hear that the axe has flowered,
I hear that the place can’t be named,
I hear that the bread which looks at him
heals the hanged man,
the bread baked for him by his wife,
I hear that they call life
our only refuge.
poème de Paul Celan trouvé ici …
aller et retour …
1 juin 2015 § 1 commentaire
des dessins réalisés le temps d’un trajet de métro … inspirées dans la rame … apparitions inopinées
Itinérants
Il était très tard et très tôt,
le métro roulait vers la porte de la Chapelle.
Il n’y avait personne sauf deux
et la première personne parlait à la seconde personne
d’une troisième personne qui était,
à l’entendre, un oiseau.
Elles descendirent à la Trinité
et sur le quai, sans la saluer,
croisèrent une autre personne
qui avait une queue et des cornes
et devait descendre à la Fourche.
drôle de rame
27 avril 2015 § 5 Commentaires
je me suis rendue compte qu’il m’était possible de dessiner dans le métro… alors… le temps d’un trajet, j’ai saisi l’inspiration ambiante que voici… après tout ce n’est pas pour rien que l’on dit transport en commun… non ?
un nouvel exercice donc : un dessin le temps d’un trajet… un voyage dans le voyage…
Portraits
Quand il eut regardé de bien près tous les monstres
Et vu qu’ils étaient faits tous de la même étoupe,
Il put s’asseoir tranquille dans une chambre claire
Et voir l’espace.
Guillevic