10 ans de journal et des fleurs …
3 juillet 2019 § Poster un commentaire
comme le temps passe…
le 2 juillet 2009 je publiais le premier article de ce blog :
que dire et que montrer
en ce lieu étrange dit virtuel
qui serait alors comme l’illusion de l’illusion
et cela pourrait il ressembler à la réalité
que tous ces mots
et toutes ces images semblent dissimuler
Les fleurs sont tombées –
nos esprits maintenant
sont en paix
Koyû-Ni
Entre Mon Pays – et les Autres –
S’étend un Océan –
Mais – en Ambassadrices – les Fleurs –
Entre nous négocient.
***
Between My Country – and the Others –
There is a Sea –
But Flowers – negociate between us –
As Ministry.
Emily Dickinson
Poussière nous sommes et serons.
Ni air, ni feu, ni eau
mais
terre,
seulement terre
nous serons
et peut-être
des fleurs jaunes.
Pablo Neruda
un merci particulier à Arbrealettres chez qui j’ai découvert tant de merveilles poétiques qui ont accompagné mes dessins …
Rue Pestre 1
28 janvier 2017 § Poster un commentaire
il y a des mois, le fils de ma voisine du dessus a un peu oublié le robinet d’ho ! … qu’à cela ne tienne ! … le ciel peut me tendre la perche encore une fois…
AUTRE CHÂTEAU
Je ne suis pas, je ne suis pas de braise ardente,
je suis fait de linge et de rhumatismes,
de papiers déchirés, de rendez-vous manqués,
de modestes signes rupestres
sur ce qui fut pierres d’orgueil.
Que reste-t-il du château de la pluie,
de cette adolescence avec ses tristes rêves,
de cette intention entrouverte
d’être aile déployée, d’être un aigle en plein ciel,
une flamme héraldique?
Je ne suis pas, je ne suis pas l’éclair de feu
bleu, planté comme un javelot,
dans le cœur de quiconque échappe à l’amertume.
La vie n’est pas la pointe d’un couteau
ni le heurt d’une étoile,
elle est vieillissement dans une garde-robe,
soulier mille fois répété,
médaille qui se rouille
dans les ténèbres d’un écrin.
Je ne demande ni rose nouvelle ni douleurs,
ni indifférence, elle me consume,
chaque signe a été écrit,
le sel avec le vent effacent l’écriture
et l’âme est maintenant un tambour muet
au bord d’un fleuve, de ce fleuve
qui continuera de couler où il coulait.
Pablo Neruda … le beau poème trouvé sur arbralettres…
merci à Serge pour le titre…
animal de compagnies
5 août 2015 § Poster un commentaire
dessin dédié à Michel qui s’est endormi il y a peu, … rejoignant de belles compagnies célestes…
ANIMAL DE LUMIÈRE
Je suis, dans cet illimité sans solitude,
un animal de lumière traqué
par ses erreurs, par son feuillage :
vaste est la forêt : ici mes semblables
pullulent, reculent, trafiquent
tandis que je m’isole avec pour toute compagnie
l’escorte que le temps désigne :
les vagues de la mer, les étoiles nocturnes.
C’est peu, c’est vaste, c’est mince et c’est tout.
Mes yeux ont vu tant d’autres yeux
et ma bouche a reçu tant de baisers
et avalé tant de fumée
de ces trains disparus
– ô vieilles gares inclémentes! -,
elle a humé tant de poussière en d’incessantes librairies,
que l’homme que je suis, le mortel, s’est lassé
de ces yeux, ces baisers, ces fumées, ces chemins,
ces livres plus épais que l’épaisseur terrestre.
Et aujourd’hui, au fond de la forêt perdue
il entend la rumeur de l’ennemi et fuit
non point les autres mais lui-même
et la conversation interminable,
le chœur qui chantait avec nous,
la signification de l’existence.
Car une fois, car une voix, une syllabe
ou le passage d’un silence
ou le son de la mer resté sans sépulture
me laissent face à face avec la vérité,
et il ne reste vraiment rien à déchiffrer,
rien qui puisse encore être dit : il n’y avait rien d’autre :
les portes de la forêt se sont refermées,
le soleil circule en ouvrant les feuilles,
la lune monte dans le ciel comme un fruit blanc
et l’homme se conforme à son destin.
Pablo Neruda
merci à https://arbrealettres.wordpress.com/ …. où je trouve des mots ciselés pour parer mes dessins…
2 jours intenses et 29 dessins
10 avril 2011 § Poster un commentaire
reflets d’Aperti 2011 …
j’ai demandé au visiteur de me faire quelques traits sur la feuille, puis de tirer deux cartes… en route pour le voyage onirique… une phrase ou un fragment de phrase est venue patiner le récit… c’est le principe du dessin rencontre…
les 22 arcanes majeures du Tarot ont été ainsi déclinées…
JEU DE CARTES
Je n’ai que six carreaux
et
sept coeurs.
Aussi une fenêtre d’eau.
Un valet qui ondule
et puis ce cavalier marin
et son épée.
Une reine farouche
aux cheveux sanguinaires
et aux blondes mains d’or.
Maintenant qu’on me dise
je joue quoi j’avance quoi
je mets quoi je retire quoi
ces cartes qui naviguent
ou ces coeurs solitaires
la reine ou l’épée.
Que quelqu’un regarde et me dise,
regarde le jeu du temps,
les heures de la vie,
les cartes du silence,
l’ombre et ses desseins,
et me dise quoi jouer
pour continuer à perdre.
Pablo Neruda