moine émoi
9 mai 2021 § Poster un commentaire

Ce moine est apparu il y a 20 ans sous ma plume d’encre et a traversé le temps pour venir me dire qu’il vivait en moi, qu’il est moi. Tourné vers l’intérieur, les yeux fermés, dans une forme d’austérité, et surtout dans un grand silence.
Mais que de vie dans ce silence, que d’énergie.
Je reprends toute une série de cartes imprimées où habite ce moine en les rehaussant de toutes sortes de manières et matières.
Pendant toutes ces années de silence, ce moine a fait germer son cœur.
J’extirpe de mon cœur des morceaux de silence.
Je compose des vers jusqu’au dernier frimas.
De l’aube, comme si j’avais peur des gravats
De la Nuit, comme si j’avais des turbulences
Dans ma tête… J’écris ces bribes de douleurs,
Cet impalpable mal qui va jusqu’aux fatigues
Du corps et puis de l’âme, au-delà de ces digues
Qui retiennent la vie avant qu’il ne l’effleure Cet ailleurs qui fait peur…
Thierry Sajat

Celui-ci fit tant le bien qu’il devint amphibien.
Laisse-moi, laisse-moi me taire,
Que cessent les mots.
Laisse-moi dire une prière
Tout bas, les yeux clos.
Nul ne peut, ni gardes en armes
Grille ou barbelés,
Nul ne peut interdire aux larmes
Tout bas de couler.
Pareils aux arbres de silence,
Vent, ne nous évite,
Mais qu’avec toi nos vœux s’élancent
Vers d’autres zéniths.
Va ton chemin, brise légère,
Va sans trop flâner
Pour porter à ma vieille mère
Mes tendres pensées.
Parmi les yeux de millions d’êtres,
Ceux de ma maman,
Tu sauras bien les reconnaître :
Ils sont différents.
Nul vent ne sèche la rosée
À ses yeux brûlants,
Elle pleure, martyrisée,
Son fils, dans un camp.
Va vite, vent, je lui envoie
Un signe d’amour,
Que ses yeux malades revoient
Son fils, de retour.
Et le vent murmure : est-ce un rire
Ou, secret, un pleur ?
De ma fin déjà, veut-il dire
Qu’ici sonne l’heure ?
Écoute encore, vent, écoute,
Au cœur un sanglot.
Mais le vent a fui sur la route
Et plus un écho.
Maintenant laisse-moi me taire,
Que cessent les mots.
Laisse-moi dire une prière,
Tout bas, les yeux clos.
Hirsh Glik

Celui-ci songea tant à la structure du silence qu’il devint pierre philosophale.
Les Quatre Vœux bouddhiques
Si nombreux que soient mes défauts,
Je m’efforcerai d’en triompher.
Si difficile que soit l’étude,
Je m’appliquerai à l’étude.
Si ardu que soit le chemin de la Perfection,
Je ferai de mon mieux pour y marcher.
Si innombrables que soient les créatures errantes
dans l’étendue des trois mondes,
Je travaillerai à les sauver.
Sagesse du Bouddhisme
de la couleur du ciel
25 janvier 2021 § Poster un commentaire
si je crois que j’ai bouclé l’année, comment commencer celle-ci ?
en réalisant qu’il n’y a ni fin ni commencement …
juste une manière d’être ici maintenant …
« ils m’ont fait comprendre qu’il leur fallait une carte de vœux »
la carte brillante au propre et au figuré de Sandrine Pelletier
pour le MCBA résonne particulièrement …
que souhaiter ?
quels vœux pour notre humanité ?
partir, rester, rebrousser chemin, disparaître ?
est-ce seulement possible ?
brûler les questions ?
accueillir le silence
vivre
L’étoile de mes vœux file un coton d’ennui
Tandis que l’araignée condamnée aux présages
Sur ton ombre brisée, oh! profil de mes nuits,
Prend l’ombre d’un baiser rapporté de voyage.Louise de Vilmorin
pour Corinne Weiss et Cath Rostain
silence heureux
28 juillet 2014 § Poster un commentaire
ARRÊT D’UNE MINUTE…
Parce que c’est important,
de temps en temps,
je m’offre une minute de silence…
En hommage, bien sûr,
à ma mémoire future !
Mais aussi,
cet instant précis,
pour comprendre que je vis.
Toucher et caresser un objet,
goûter et savourer un bruit,
écouter le bruit de la rue,
regarder les nuages qui passent,
sentir cette odeur de terre mouillée
laquelle s’ajoute
celles de l’herbe et des feuilles, mêlées,
ah ! respirer, respirer profondément,
et intensément, comprendre que je vis,
une fois, une seule fois,
quel que soit le décor,
mais seul dépositaire de ce cadeau :
ma vie, ce trésor
perdu dans le temps…
Quand vous m’accorderez
la minute de silence
qui est due
à ceux qui ne sont plus,
quand vous vous souviendrez de moi,
vous penserez à tout cela…
Serge Lardans
et » Légendes « l’art du récit photographique par Serge Sautereau… voix d’Yves Simon …

Tu retrouvais partout la vérité hideuse,
Jamais ce qu’ici-bas cherchaient tes vœux ardents,
Partout l’hydre éternelle qui te montrait les dents;
Et poursuivant toujours ta vie aventureuse,
Regardant sous tes pieds cette mer orageuse,
Tu te disais tout bas: « Ma perle est là dedans. »
(Alfred de Musset)
.oi et .oi
24 avril 2014 § Poster un commentaire
INVENTION DE L’AMOUR
ici et là, partout et même
Où n’étant plus tu es encor
Je te découvre et te ramène
Dans l’ombre étroite de ton corps.
Tu peux perdre ici ta présence
Et disperser ton mouvement,
Dans ta forme qui recommence
J’immobilise mon tourment.
Tu n’es plus ce nom, ce visage,
Cette colère, cette loi :
Tu conduis dans mon paysage
La saison qui n’aime que toi.
Je n’existe plus si je doute,
Ombre vive aux bras transparents,
Et si tu parles je n’écoute
Que le silence où je m’entends.
Louis Emié
rester au centre silencieusement
14 avril 2013 § Poster un commentaire
Silence soudain dans la maison.
Le dernier pavot s’est défait.
Dans une longue somnolence je me fige
Et j’accueille l’obscurité qui vient trop tôt.
Les portes sont fermées à double tour,
Le soir est noir, le vent se calme.
Où est la gaieté, où le souci?
Où es-tu, mon doux fiancé ?
On n’a pas trouvé la bague secrète,
J’ai attendu pendant de longs jours,
Comme une fragile prisonnière
La chanson est morte près de mon coeur.
Anna Akhmatova
il t’attend
11 mars 2013 § Poster un commentaire
dans le carnet… sage comme une image… il te tend son regard… il t’attend…
Votre nom ne me dit rien.
Seul votre regard me parle du silence
qui vous déserte ou qui vous hante
Michel Camus
fleur calligraphique
3 mars 2012 § Poster un commentaire
fleur… passé médusé… souvenir en signes… sorti du carton pour y retourner aussitôt…aperçu de mon âme… hiérurgie floraison…