Phonésie
29 avril 2020 § Poster un commentaire
ce dessin a été réalisé pendant une phonésie d’Anatoli Vlassov aujourd’hui … depuis plusieurs jours je me prête à l’expérience et les apparitions nées de ces échanges me surprennent dans des registres nouveaux …
l’apparition se déroule sur un sachet de papier recyclé préalablement taché par mes soins …
( ici un sachet de pain )
en procédant ainsi je cherche à révéler la poésie en chaque chose …
l’invitation d’Anatoli à participer à ses séances inspirées a l’effet d’un puissant catalyseur …
je l’en remercie de tout mon cœur…
( je vous reparlerai d’Anatoli bientôt … en attendant vous trouverez plein d’informations sur sa démarche sur la toile )
DANSEURS DE PARADIS
jusqu’à la fin des temps
et plus loin encore
dans tout ce bleu
qui n’est que toi
jusqu’à la fin des mondes
et plus loin encore
bien plus loin
sans jamais rien comprendre
dans tout ce bleu
qui n’est que toi
je remonte
vers la source
des hommes-questions
vers tous ceux
qui interrogent
la source sans source
je remonte
vers l’intérieur de tout
mille astres noirs
au fond de mes poches
je mets lentement au jour
cette force d’éden
de coeur en coeur
de lèvre en lèvre
de vie en vie
l’univers tout entier
suspendu
au visage d’une femme
je mets du baume
au monde
je marche l’immensité
je glisse et reglisse
le long des désolations
je remonte
vers les cendres fertiles
au jour le jour
à la nuit la nuit
j’écoute sans relâche
cette voix qui parle en moi
je l’écoute
aimanté par l’impossible
aimanté
par le fond des mondes
oui je dérive
vers la nuit de la nuit
je m’abandonne
aux avant-postes
des grands effondrements
je remonte
en fièvre pétrifiée
en étincelante déploration
mon âge se compte
en milliers d’étoiles
dans tout ce bleu
qui n’est que toi
j’accueille le jamais plus
comme si l’inquiétude
ne pouvait plus neiger en moi
dans tout ce bleu
qui n’est que toi
comme au premier jour
et les villes basculent
et les fleuves rebroussent chemin
dans la profondeur
des profondeurs
la sève circule
chez les danseurs de paradis
Zéno Bianu
nue comme un flocon
6 décembre 2017 § Poster un commentaire
dessiné dans le métro ce matin pour #FATventCalendar … ce pourrait être Dorian Wood …
Qui sommes-nous ?
Qui sommes-nous vraiment, au plus intime de notre vacillement
Des grains d’étoiles jetés à l’orée du sens et du non-sens ?
De la poussière d’anciennes lunes en éclipse ?
Des copeaux de mémoires qui saignent ?
Des veilleurs aussi silencieux qu’intarissables ?
Des décrypteurs pulsant une même intensité d’altitude ?
Des voltigeurs d’extase ?
Pour celui qui n’a de cesse de recomposer son propre puzzle
en le tendant vers l’infini
le « qui suis-je » n’est plus une simple question,
mais un état, une implosion créatrice, une profession de foi.
Qui suis-je ?
Rien d’autre que le murmure polyphonique de cela.
Une onde en quête de droitures essentielles.
Zéno Bianu et André Velter
c’est pour qui ?
8 août 2017 § 2 Commentaires
un regard
24 octobre 2016 § 13 Commentaires
blessure
29 mars 2016 § 3 Commentaires
état de spleen de ce jour… seule… le regard interrogeant le ciel… alors j’ai dessiné… j’ai soufflé sur la blessure… dans le train entre Renens et Lausanne…
Finir
Par se pardonner
Jusqu’à la blessure
Faite à la rose.
Guillevic
on n’a jamais dit la haute blessure
le besoin de pleurer jusqu’au sang
et la gorge prise
dans l’étau de lune
la plaie si douce
et les ténèbres renversées
on n’a jamais dit
tous les mots du monde
écorchant d’un coup les nerfs
et le chemin qui se perd
au plus noir d’aimer
Zéno Bianu
apparitions du jour…
9 janvier 2016 § Poster un commentaire
fraîches mes apparitions… fraîches… dessinées aujourd’hui dans ma routine de bouleversement continuel… fraîches mes apparitions… aussi fraîches que mes émotions…
RÉPERTOIRE DES APPARITIONS
je vois
un tournoiement sans fin
c’est le tissage de la vie
c’est le tissage de la nuit
tout se croise
et s’entrecroise
tout pulse
et tout palpite
chaque mot ne tient plus
qu’à un fil
je vois
l’oeil de houille profonde
encore et toujours
l’oeil de houille
avec son frémissement d’élytres
l’oeil de houille
aile de papillon
entre les paumes du ciel
je vois
et je le reconnais
le territoire de la solitude
le vertige du sillon
le carbone
de la nuit étoilée
celui qui met
un mot
sur toutes les mélancolies
je vois un sceau
une empreinte
des tiges de roseau
qui bruissent sans relâche —
« tu ne sais pas ce que c’est que l’amour »
un appel
à une autre respiration
le profond
de l’intimité créatrice
je vois
notre vraie tête
notre tête originelle
pelote de lichens irisés
sphère ouverte
revenue de tout
en orbite
autour du coeur
Zéno Bianu
Disparition
Ta tête au premier plan
Est fort bien accueillie par la nuit qui s’écroule
Ta tête émerveillée émue
Extrême frémissant
Se compare sans coquetterie
A la foudre globulaire
Pas une goutte de pluie
Les condiments en puissance d’orage
Font que le ciel difforme retourne à ses boissons gelées
Ta tête violemment tendre
Telle une capucine lumineuse
Laisse la terre à ses secrets
Ta tête délicate et faible
Cette grande déshéritée
Où fait-on ce silence qui la persuade
Que sa naissance a prévalu
Pour toujours sur sa vie
Mais tes yeux
Tes yeux ont contredit les puits lunaires
Les échafaudages solaires
Tous les systèmes d’apparitions intermittentes.
Paul Eluard