TRANSFIGURATION
31 décembre 2020 § 3 Commentaires

au bord de l’année
au bord ultime
j’entendais parler du brouillard
je découvre la lumière
j’entendais des voix de peur
je trouve l’amour
je suis là
je regarde cette lumineuse étendue
où est le haut ? est-ce le bas ?
je suis en vie
j’aime vivre
ce mystère produit de la chaleur
cette énigme me fait tousser, transpirer, frissonner
je respire
Catherine Jan dite Kajan
Un geste vers le bas
ne trouve pas toujours
un geste vers le haut.
Mais lorsqu’il le trouve
ils vont tous deux vers le haut
ou tous deux vers le bas. Ou peut-être les directions disparaissent
et inaugurent dans le point de rencontre
la transfiguration qui les dispense
d’un mouvement quelconque.
Tout geste est une épiphanie
lorsqu’il n’y a plus de différences
entre le haut et le bas.
Un gesto hacia abajo
no siempre encuentra
un gesto hacia arriba.
Pero cuando lo encuentra
van los dos hacia arriba
o los dos hacia abajo. O quizá se disuelven los sentidos
e inauguran en el punto de encuentro
la transfiguración que los exime
de cualquier movimiento.
Todo gesto es una epifanía,
cuando ya no hay diferencias
entre arriba y abajo.
Roberto Juarroz
Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
trouvé chez ARBREALETTRES
lune dans le café
7 octobre 2020 § 2 Commentaires
dessin de café et d’encre … kawa sous la lune brune …
Lune dans le café
La faucille du dernier quartier
Tremble ce matin encore
Dans la nuit de mon bol
Comme une virgule de lait
En prélude
A la lumière du jour
Alain Strickler
Pastoureau
4 octobre 2020 § Poster un commentaire

Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. René Char


quelques croquis faits pendant une délicieuse conférence de Michel Pastoureau sur le thème du porc au Théâtre Kléber-Méleau …
adieu papillon
24 septembre 2020 § 4 Commentaires

Quand le papillon lit-il donc ce qui vole écrit sur ses ailes ?
Quelles lettres connaît l’abeille pour savoir son itinéraire ?
Quels chiffres la fourmi a-t-elle pour retrancher ses soldats morts ?
Comment s’appellent les cyclones quand ils n’ont pas de mouvement ?
✨Pablo Neruda✨
sous la lune du 10 janvier
19 janvier 2020 § 6 Commentaires
apparitions dans l’énergie de cette lune du 10 janvier sur des estampes réalisées avec une peau de banane gravée…
Cette Pleine Lune du loup est apparue dans le signe du Cancer reliée à la conjonction Saturne Pluton qui est l’aspect majeur de l’année 2020.
La puissante énergie de transmutation de Pluton favorise la désintégration d’un système archaïque, la présence de Saturne à ses côtés renforce l’exigence d’une transformation aussi profonde que radicale.
Le vieux monde s’écroule, le Nouveau Monde est en marche …
Nous sommes les vagues profondes
Où les yeux plongent vainement ;
Nous sommes les flots et les ondes
Qui déroulent autour des mondes
Leur manteau d’azur écumant !
extrait de Josef Autran

l’ombre de la banane à l’encre
Chaque chose au monde porte en elle sa réponse,
ce qui prend du temps ce sont les questions.
José Saramago
MYSTÈRE DU MONDE
Cela qu’on ne peut voir – devient.
Cela que l’on voit – est advenu déjà.
Ce qui est advenu – déjà n’est plus
Pour devenir autre chose en secret.
Ce qui n’a plus pouvoir de devenir
Déjà doit s’anéantir.
Ce qui plus haut cesse de s’élever
Il lui faut descendre plus bas.
S’anéantir – est aussi devenir
Dans l’effacement.
Le devenir d’un brin d’herbe
Est un secret pour la terre
Comme chaque homme pour l’homme.
Chaque rameau particulier
A son foyer
Chaque arbre pour le monde est singulier,
Enfoui avec les troncs
Ils vivent ensemble.
Aron Lutski
merci à toi Serge pour ton regard et la force que tu me donnes
tous ces mots inspirés ont été dénichés chez Arbrealettres … pourvoyeur de bijoux poétiques
hygiène et sécurité
10 décembre 2019 § Poster un commentaire
la peur m’a confinée à une étrange solitude
tremblante dans l’illusion de ce monde injuste
je peux enfin crier
je ne veux plus me défendre
contre tous les dangers que j’ai moi-même inventés
je suis fatiguée
pourtant je sais
quelque part
m’attend une douce lumière
une belle chaleur
comme une musique des âges célestes
j’écoute les battements de mon cœur
CJdK
LA CELLULE DE MOI-MÊME
emplie d’étonnement
La muraille peinte à la chaux de mon secret
J’ouvre la porte avec ma main vide
Un peu de sang blessé dans la paume
Pierre Jean Jouve
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Nos corps ne connaissent pas l’adieu
Rencontre est le nom
de chacune de nos cellules
Adonis
Deux bouddhas de pierre au bord du chemin
Nus, mal nourris, se font face
Sans protection contre le vent, la pluie,
la neige et le givre
Je les envie pourtant, car ils ignorent
La douleur de la séparation
Chông Chôl
à la fin de ce jour
26 novembre 2019 § 2 Commentaires
Je veux entrer
Mais je ne sais
Ni où ni dans quoi.
Il semblerait que ce soit là
Où je me confondrais
Avec la source de ce
Dont j’ai toujours eu besoin.
Guillevic
apparition à l’arbre … acrylique et stylo sur sachet de boulangerie
il est encore dit
dans le village d’où je viens
que les arbres aussi versent des larmes
lorsque perdure
l’absence des oiseaux
sur leurs branches
Alain Mabanckou
10 ans de journal et des fleurs …
3 juillet 2019 § Poster un commentaire
comme le temps passe…
le 2 juillet 2009 je publiais le premier article de ce blog :
que dire et que montrer
en ce lieu étrange dit virtuel
qui serait alors comme l’illusion de l’illusion
et cela pourrait il ressembler à la réalité
que tous ces mots
et toutes ces images semblent dissimuler
Les fleurs sont tombées –
nos esprits maintenant
sont en paix
Koyû-Ni
Entre Mon Pays – et les Autres –
S’étend un Océan –
Mais – en Ambassadrices – les Fleurs –
Entre nous négocient.
***
Between My Country – and the Others –
There is a Sea –
But Flowers – negociate between us –
As Ministry.
Emily Dickinson
Poussière nous sommes et serons.
Ni air, ni feu, ni eau
mais
terre,
seulement terre
nous serons
et peut-être
des fleurs jaunes.
Pablo Neruda
un merci particulier à Arbrealettres chez qui j’ai découvert tant de merveilles poétiques qui ont accompagné mes dessins …