les mots me revenant
13 juillet 2022 § Poster un commentaire
ou une histoire de fantômes sous la pleine lune…

« Tous les fantômes sont lunaires. La vie vous mange, et la mangez « Georges Libbrecht
Dans la boîte du scrabble récupéré se trouvent de vieux papiers, des comptes des jeux d’autrefois et des listes de mots. Ce jeu appartenait à Marie-Odile et elle aimait y jouer avec Paulette. J’ai dit à Serge que j’allais dessiner l’esprit des joueuses : deux silhouettes apparaissent sur les séries de chiffres au crayon.
Je fais traverser l’encre des stylos avec de l’alcool, ce qui me permet de reprendre aussi les apparitions au dos de la feuille. Sur le côté du papier, j’ai écrit je ne sais plus quand un nom : Philippe Charlier. Qui est-ce ? Je ne m’en souviens plus …
Quelle n’est pas ma surprise et mon amusement de découvrir que Philippe Charlier est un spécialiste des fantômes ! Un étonnant médecin légiste, anthropologue et archéologue …
« Dans une enquête inédite sur les terres du spiritisme, l’auteur nous mène de la tombe d’Allan Kardec au culte des âmes du Purgatoire. De Rome à Paris, en passant par le Vietnam et l’Écosse, il interroge les archives et les adeptes de ceux qui refusent de voir la mort comme une inéluctable fin. Pourquoi les spectres, les fantômes ou les revenants continuent-ils de passionner ? Comment la science a-t-elle tenté d’enregistrer le son des morts, de photographier les fantômes ou les pensées ? Quel a été le rôle des médiums dans cette communication d’outre-tombe, entre sincérité et escroquerie ? Comment le surnaturel, qui défiait initialement la science, est-il devenu lui-même, au cours du XIXe siècle, un véritable objet d’étude ? Et surtout, à qui profitent les revenants et leurs manifestations ? Cette histoire du surnaturel est une invitation à voyager dans l’autre monde, à la rencontre de ceux qui croient aux fantômes, ceux qui réfutent leur existence, et ceux qui cherchent la vérité. »

En attendant, Paulette et Marie-Odile jouent au scrabble pour l’éternité …
Le seul fantôme que j’aie jamais vu
De Malines était vêtu –
Il n’avait pas de sandale à son pied –
Et comme flocons il allait – Son Pas, était silencieux, comme l’Oiseau –
Mais preste – comme le Chevreuil –
Ses façons, bizarres, Mozaïques –
Ou peut-être, Druidiques – Sa conversation – rare –
Son rire, pareil à la Brise
Qui se meurt en Fossettes
Dans les Arbres pensifs – Notre entrevue – fut éphémère –
De moi, lui-même avait peur –
Et à Dieu ne plaise que je regarde en arrière –
Depuis cet effroyable jour!
Emily Dickinson
morceaux d’elle
19 août 2021 § Poster un commentaire

derrière le grillage de style
derrière les barreaux dorés
il y a une femme
cachée
peut-être prisonnière

je ne suis pas une femme
crie t’elle
je suis un être vivant
je suis un trésor
qu’on n’a pas besoin de cacher

je ne suis pas issue d’une côte ni d’une dent
je suis un être vivant
1er Mai ou dernier mais
1 mai 2021 § Poster un commentaire
L’origine et le sens du mot travail ne font pas l’unanimité :
Alain Rey a évoqué le lien avec le mot Trepalium, ce mot latin qui désigne un instrument de torture. C’est la version qui trouve le plus d’échos de nos jours et cette hypothèse permet de conforter l’idée selon laquelle le travail serait, intrinsèquement, une souffrance, voire un supplice.
La division du travail d’exploitation et d’abattage,
le découpage des responsabilités,
permet de masquer notre participation individuelle
à la maltraitance et au meurtre.
Elisabeth de Fontenay
J’ai cherché un ou des dessins où j’ai représenté le travail: je n’en ai trouvé que très peu. J’ai beaucoup représenté de dimensions échappant aux contraintes apparentes de ce monde… rêves, mythes, apparitions…

Une définition est un sens que nous donnons aux mots
bien au-delà d’empreintes idéologiques.
Comment une société prétendument évoluée peut-elle encore associer
travail et souffrance ?
travail et sacrifice ?
travail et soumission ?
travail et aliénation ?
travail et enfer ?
Pourquoi certains travaux valent-ils plus que d’autres ?
Pourquoi tant de différences entre les salaires ?
Une guerre secrète se mène souvent entre collègues cherchant reconnaissance.
Le silence est lourd autour de la maltraitance hiérarchique : « j’ai trop peur qu’ils s’en prennent à moi ! J’ai besoin de ce travail pour payer mes factures, pour entretenir ma famille, pour donner un sens à ma vie… »
tu travailles,
travailles et travailles
et un jour tu sors de ton rêve ou de ton cauchemar
et on t’annonce que ce que tu as fait n’a servi à rien.
José Saramago
Saurons-nous un jour sortir de cette cage et partager ?
Il faut faire son travail au mieux
puis s’en détacher brutalement.
La poussière couvrira tout.
Il faut aller d’un pas plus léger
que la poussière.
Christian Bobin
qu’attendons-nous?
27 avril 2021 § Poster un commentaire

Nous sommes devenus
Fait de nous
Quand viennent
Ces paroles entendues
Chaque fois
Que vente en tempête
L’écho
De serments non tenus
Sans deviner ni par qui
Ni de quoi il
S’agit
Et qui dira
Si l’ignorance est
Ce qu’on attend ou non
Werner Lambersy
Ève et Adam
20 mars 2021 § Poster un commentaire
apparus il y a 40 ans …
j’avais 17 ans
j’étais amoureuse de Dali
de Léonard de Vinci …
ce couple inspiré peut-être par mes parents …
le monde autour comme un grand désert
où des apparitions pouvaient se produire inopinément …
Ève et Adam



TRANSFIGURATION
31 décembre 2020 § 3 Commentaires

au bord de l’année
au bord ultime
j’entendais parler du brouillard
je découvre la lumière
j’entendais des voix de peur
je trouve l’amour
je suis là
je regarde cette lumineuse étendue
où est le haut ? est-ce le bas ?
je suis en vie
j’aime vivre
ce mystère produit de la chaleur
cette énigme me fait tousser, transpirer, frissonner
je respire
Catherine Jan dite Kajan
Un geste vers le bas
ne trouve pas toujours
un geste vers le haut.
Mais lorsqu’il le trouve
ils vont tous deux vers le haut
ou tous deux vers le bas. Ou peut-être les directions disparaissent
et inaugurent dans le point de rencontre
la transfiguration qui les dispense
d’un mouvement quelconque.
Tout geste est une épiphanie
lorsqu’il n’y a plus de différences
entre le haut et le bas.
Un gesto hacia abajo
no siempre encuentra
un gesto hacia arriba.
Pero cuando lo encuentra
van los dos hacia arriba
o los dos hacia abajo. O quizá se disuelven los sentidos
e inauguran en el punto de encuentro
la transfiguración que los exime
de cualquier movimiento.
Todo gesto es una epifanía,
cuando ya no hay diferencias
entre arriba y abajo.
Roberto Juarroz
Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
trouvé chez ARBREALETTRES
lune dans le café
7 octobre 2020 § 2 Commentaires
dessin de café et d’encre … kawa sous la lune brune …
Lune dans le café
La faucille du dernier quartier
Tremble ce matin encore
Dans la nuit de mon bol
Comme une virgule de lait
En prélude
A la lumière du jour
Alain Strickler
Pastoureau
4 octobre 2020 § Poster un commentaire

Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. René Char


quelques croquis faits pendant une délicieuse conférence de Michel Pastoureau sur le thème du porc au Théâtre Kléber-Méleau …
à propos des animaux …
adieu papillon
24 septembre 2020 § 4 Commentaires

Quand le papillon lit-il donc ce qui vole écrit sur ses ailes ?
Quelles lettres connaît l’abeille pour savoir son itinéraire ?
Quels chiffres la fourmi a-t-elle pour retrancher ses soldats morts ?
Comment s’appellent les cyclones quand ils n’ont pas de mouvement ?
✨Pablo Neruda✨
sous la lune du 10 janvier
19 janvier 2020 § 6 Commentaires
apparitions dans l’énergie de cette lune du 10 janvier sur des estampes réalisées avec une peau de banane gravée…
Cette Pleine Lune du loup est apparue dans le signe du Cancer reliée à la conjonction Saturne Pluton qui est l’aspect majeur de l’année 2020.
La puissante énergie de transmutation de Pluton favorise la désintégration d’un système archaïque, la présence de Saturne à ses côtés renforce l’exigence d’une transformation aussi profonde que radicale.
Le vieux monde s’écroule, le Nouveau Monde est en marche …
Nous sommes les vagues profondes
Où les yeux plongent vainement ;
Nous sommes les flots et les ondes
Qui déroulent autour des mondes
Leur manteau d’azur écumant !
extrait de Josef Autran

l’ombre de la banane à l’encre
Chaque chose au monde porte en elle sa réponse,
ce qui prend du temps ce sont les questions.
José Saramago
MYSTÈRE DU MONDE
Cela qu’on ne peut voir – devient.
Cela que l’on voit – est advenu déjà.
Ce qui est advenu – déjà n’est plus
Pour devenir autre chose en secret.
Ce qui n’a plus pouvoir de devenir
Déjà doit s’anéantir.
Ce qui plus haut cesse de s’élever
Il lui faut descendre plus bas.
S’anéantir – est aussi devenir
Dans l’effacement.
Le devenir d’un brin d’herbe
Est un secret pour la terre
Comme chaque homme pour l’homme.
Chaque rameau particulier
A son foyer
Chaque arbre pour le monde est singulier,
Enfoui avec les troncs
Ils vivent ensemble.
Aron Lutski
merci à toi Serge pour ton regard et la force que tu me donnes
tous ces mots inspirés ont été dénichés chez Arbrealettres … pourvoyeur de bijoux poétiques