apparitions du jour…

9 janvier 2016 § Poster un commentaire

fraîches mes apparitions… fraîches… dessinées aujourd’hui dans ma routine de bouleversement continuel… fraîches mes apparitions… aussi fraîches que mes émotions…  

branches cordiales par Kajan(c)

RÉPERTOIRE DES APPARITIONS

je vois
un tournoiement sans fin
c’est le tissage de la vie
c’est le tissage de la nuit
tout se croise
et s’entrecroise
tout pulse
et tout palpite
chaque mot ne tient plus
qu’à un fil

je vois
l’oeil de houille profonde
encore et toujours
l’oeil de houille
avec son frémissement d’élytres
l’oeil de houille
aile de papillon
entre les paumes du ciel

je vois
et je le reconnais
le territoire de la solitude
le vertige du sillon
le carbone
de la nuit étoilée
celui qui met
un mot
sur toutes les mélancolies

je vois un sceau
une empreinte
des tiges de roseau
qui bruissent sans relâche —
« tu ne sais pas ce que c’est que l’amour »
un appel
à une autre respiration
le profond
de l’intimité créatrice

je vois
notre vraie tête
notre tête originelle
pelote de lichens irisés
sphère ouverte
revenue de tout
en orbite
autour du coeur

Zéno Bianu

tête remplie par Kajan(c)

Disparition

Ta tête au premier plan
Est fort bien accueillie par la nuit qui s’écroule
Ta tête émerveillée émue
Extrême frémissant
Se compare sans coquetterie
A la foudre globulaire
Pas une goutte de pluie
Les condiments en puissance d’orage
Font que le ciel difforme retourne à ses boissons gelées
Ta tête violemment tendre
Telle une capucine lumineuse
Laisse la terre à ses secrets
Ta tête délicate et faible
Cette grande déshéritée
Où fait-on ce silence qui la persuade
Que sa naissance a prévalu
Pour toujours sur sa vie

Mais tes yeux
Tes yeux ont contredit les puits lunaires
Les échafaudages solaires
Tous les systèmes d’apparitions intermittentes.

Paul Eluard

transformation

16 juillet 2012 § 3 Commentaires

comme un désir de m’évaporer, de me dissoudre… disparaitre peu à peu… doucement…

la fermière prend feu… apparue pendant un concert de Bonnie Prince Billy…

Elle se concentre dans l’eau
Et lui dans l’air
Ils se rejoignent par le trouble
et se résorbent
par évaporation de l’aube
La source qui les encercle négocie
la rançon de l’ordre
Elle défie et délie les filets
de l’impossible
Toute reconnaissance
exige d’eux
la suspension des prothèses
du raisonnement.

(Charles Dobzynski)

 

 

 

 

impermanent

27 mai 2012 § Poster un commentaire

mon nouveau jeu avec une tablette à dessin trouvée à Berne… une sorte de papier tissu sur lequel on dessine à l’eau avec un pinceau… rapidement… puis le dessin disparait… peu à peu… s’évapore… il reste juste un grand sentiment de liberté…mes amis japonais m’ont dit que chez eux c’est un jeu pour les enfants…

Le deuxième lakshana est l’anitya (en pâli : anicca). Anitya signifie « impermanent » (nitya est « permanent », « éternel », et a- est le préfixe négatif ; anitya est donc « impermanent », « non éternel »). Cette caractéristique ne va pas nous occuper aussi longtemps que la duhkha, car elle est par comparaison plus facile à comprendre, du moins intellectuellement. Elle affirme que toutes les choses conditionnées, toutes les choses composées, sont constamment en train de changer (les choses conditionnées, par leur définition même en sanskrit et en pâli, sont composées, c’est-à-dire faites de parties). Ce qui est composé peut aussi être dé-composé : les parties peuvent être séparées. Ceci aussi, bien sûr, se produit tout le temps. Il est peut-être plus facile de comprendre cette vérité de nos jours qu’il ne l’était autrefois. La science nous apprend qu’il n’existe rien de tel que la matière solide et dure, parsemée par morceaux dans tout l’espace. Nous savons que ce que nous considérons comme étant de la matière n’est en réalité que de l’énergie, sous diverses formes.

La même vérité de l’impermanence s’applique à l’esprit. Dans la vie mentale, il n’y a rien qui ne change pas ; il n’y a pas d’âme permanente et immortelle et non changeante : il n’y a qu’une succession constante d’états mentaux. L’esprit change encore plus vite que le corps physique. Habituellement, nous ne pouvons pas voir le corps changer, mais si nous sommes un peu observateurs nous pouvons voir notre propre esprit changer. C’est pour cela que le Bouddha a dit qu’il était plus répréhensible de s’identifier avec l’esprit qu’avec le corps : penser que « je suis l’esprit » est plus répréhensible que penser que « je suis le corps », car le corps a au moins un certain degré de stabilité, alors que l’esprit n’a absolument aucune stabilité.

D’un point de vue plus large, la caractéristique d’anitya nous montre que tout l’univers, du plus grand au plus petit, dans toute son immensité, dans toute sa grandeur, n’est qu’une vaste rencontre de processus de différentes sortes, prenant place à différents niveaux, et tous reliés les uns aux autres ; rien ne reste immobile, pas même un instant. C’est une chose facile à oublier. Nous pensons que le ciel et les montagnes sont toujours là (les « collines éternelles ») ; nous
pensons que notre corps est relativement permanent. Ce n’est que quand des changements infinitésimaux s’additionnent pour former un grand changement, ou peut-être une catastrophe, ou quand quelque chose se brise ou s’arrête, ou quand nous mourons, que nous réalisons la vérité de l’impermanence. (ref. centre bouddhique de Paris)

 

Où suis-je ?

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