Pastoureau
4 octobre 2020 § Poster un commentaire

Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n’existent pas. René Char


quelques croquis faits pendant une délicieuse conférence de Michel Pastoureau sur le thème du porc au Théâtre Kléber-Méleau …
à propos des animaux …
adieu papillon
24 septembre 2020 § 4 Commentaires

Quand le papillon lit-il donc ce qui vole écrit sur ses ailes ?
Quelles lettres connaît l’abeille pour savoir son itinéraire ?
Quels chiffres la fourmi a-t-elle pour retrancher ses soldats morts ?
Comment s’appellent les cyclones quand ils n’ont pas de mouvement ?
✨Pablo Neruda✨
en route pour l’étoile
23 décembre 2019 § Poster un commentaire
la première cosmonaute suisse propulsée à l’huile de chanvre … parce qu’en Suisse on ne perd ni le nord ni la direction des étoiles … apparition galactique dans un cornet de tisane au chanvre …
Je partis Tôt – Pris mon Chien –
Rendis visite à la Mer –
Les Sirènes du Sous-sol
Montèrent pour me voir –
Et les Frégates – à l’Étage
Tendirent des Mains de Chanvre –
Me prenant pour une Souris –
Échouée – sur les Sables –
Mais nul Homme ne Me héla – et le Flot
Dépassa ma Chaussure –
Puis mon Tablier – et ma Ceinture
Puis mon Corsage – aussi –
Il menaçait de m’avaler toute –
Comme la Rosée
Sur le Gilet d’un Pissenlit –
Alors – je courus moi aussi –
Et Lui – Il me serrait – de près –
Je sentis sur ma Cheville
Son Talon d’Argent – Mes Souliers allaient
Déborder de Perles –
Enfin ce fut la Cité Ferme –
Nul, semblait-il, qu’Il connût là –
Et m’adressant un Impérieux – salut –
L’Océan se retira –
I started Early – Took my Dog-
And visited the Sea –
The Mermaids in the Basement
Came out to look at me –
And Frigates – in the Upper Floor
Extended Hempen Hands –
Presuming Me to be a Mouse –
Aground – opon the Sands –
But no Man moved Me – till the Tide
Went past my simple Shoe –
And past my Apron – and my Belt
And past my Boddice – too –
And made as He would eat me up –
As wholly as a Dew
Opon a Dandelion’s Sleeve –
And then – I started – too –
And He – He followed – close behind
felt His His Silver Heel
Opon my Ancle – Then My Shoes
Would overflow with Pearl –
Until We met the Solid Town —
No One He seemed to know —
And bowing – with a Mighty look —
At me – The Sea withdrew –
Emily Dickinson
mater dolorosa
23 juin 2019 § 2 Commentaires
mater dolorosa
gelée à la rose
perdre ma mère n’est pas un thème pour la chanson
perdre sa mère
comment le peut-on?
sous la lune
en perpétuelle gestation
le temps a craché des mots incompréhensibles
dont le poète s’est saisi
tu semblais là
es-tu partie?
le vide n’a jamais semblé aussi plein d’impossibles questions
ce soir ma peine se soigne à l’essence de rose
dans le jardin éternel
tu reposes
poème et dessin de Catherine Jan dite Kajan
le cœur de Noël
25 décembre 2016 § 2 Commentaires
Ce vide au cœur de l’amour est une chose merveilleuse,
il n’existe pas pour être comblé, c’est lui qui comble.
Comme la musique aboutit au silence,
tout tend vers cet instant où les mains tombent.
Plus rien à donner, plus rien à prendre.
Le monde est perçu en son origine,
et le temps n’est qu’un rêve de l’espace.
Heather Dohollau
pour Gisèle
VIE
18 novembre 2016 § Poster un commentaire
extrait du Bâtiment de pierre d’ Aslı Erdoğan (Taş Bina ve Diğerleri), traduction française parue en 2013 chez Actes Sud.
Si l’on veut écrire, on doit le faire avec son corps nu et vulnérable sous la peau… Les mots ne parlent qu’avec les autres mots. Prenez un V, un I et un E et vous écrivez Vie. À condition de ne pas vous tromper dans l’ordre des lettres, de ne pas, comme dans la légende, laisser tomber une lettre et tuer l’argile vivante. J’écris la vie pour ceux qui peuvent la cueillir dans un souffle, dans un soupir. Comme on cueille un fruit sur la branche, comme on arrache une racine. Il te reste le murmure que tu perçois en plaçant contre ton oreille un coquillage vide. La vie : mot qui s’insinue dans ta moelle et dans tes os, murmure évoquant la douleur, son qu’emplissent les océans.
parfum pour dimanche
12 juin 2016 § 2 Commentaires
des fleurs au milieu des fleurs… je dessine… je dessine… pour un ouvrage où personne ne sera montré… pour que la guérison fleurisse au milieu des villes et des maisons… le doux parfum de soi-même enfin retrouvé…
Encore
Un dimanche à rêver
Sur les collines
Encore
Au jardin
L’ombre du frêne
Et la longue lecture
Des riches heures
De l’été
Quand le monde à notre porte
Nous verse en milliers d’éclats
Sa beauté.
Hélène Cadou
collaboration inopinée
20 mai 2016 § Poster un commentaire
sur le mode je te passe mon dessin et tu me files tes mots… une rencontre récente sur les chemins inspirés de la virtualité…
Délicatement
D’un geste presque amoureux
Il lui posa
En une joyeuse métaphore
Ses deux couilles bien pendantes
Au sommet déclinant de son crâne
Convaincu ainsi
De l’esthétique excellence
D’une telle galéjade
Quoiqu’au rire univoque
De laquelle il dût admettre
Certes non sans mal
L’excès flagrant de ses intentions ambiguës
A l’égard d’une si vénérable
Et fameuse altesse
Se reconnaissant depuis toujours
En la personne de la Poésie.
entrée en matière … et sortie
26 février 2016 § 3 Commentaires
quelques mots du matin dans le métro … suivis de quelques traits ce soir en sens inverse …
de la même façon que tu es entré en matière
un jour tu en sors
tous ces regards ne pourront te retenir
sans toi les parfums flotteront
flottent encore
un instant suffit
et
résume tout
tu n’es qu’une impression de la vie
atlas
25 février 2016 § 1 commentaire
dessiné dans le tgv en rentrant de Bourgogne ce soir… je suis Atlas… de plus en plus conscient de ce monde et de ses contours, de tous les habitants qui le peuplent… et de son poids…
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En étrange pays
Tu étais là présente parfois double,
En ce pays du jamais revenu
Atlas sans méridien Zone inconnue
Temps sans passé Temps qui n’est plus qu’eau trouble.
Tu étais là. Ramenée en arrière
D’une mer amputée de littoral.
Tu gouvernais ton navire amoral
Vers l’au-delà des vies aventurières.
Tu étais là. Je ne sais depuis quand
De ta mémoire émargée. Péninsule
Où nous étions exilés, nous Consuls
Très surveillés d’au-dessous le volcan.
C’était la zone extrême dévolue
Aux animaux d’une ancienne mémoire
Qui surgissaient portant sur eux les moires
D’une autre mer, d’un monde révolu.
Un soleil maigre à jambes d’antilope
S’imprimait sur le sable à pas légers
Mais tu fuyais de ce site étranger
Comme traquée par son œil de cyclope.
Charles Dobzynski …trouvé chez arbrealettres