de la couleur du ciel
25 janvier 2021 § Poster un commentaire
si je crois que j’ai bouclé l’année, comment commencer celle-ci ?
en réalisant qu’il n’y a ni fin ni commencement …
juste une manière d’être ici maintenant …
« ils m’ont fait comprendre qu’il leur fallait une carte de vœux »
la carte brillante au propre et au figuré de Sandrine Pelletier
pour le MCBA résonne particulièrement …
que souhaiter ?
quels vœux pour notre humanité ?
partir, rester, rebrousser chemin, disparaître ?
est-ce seulement possible ?
brûler les questions ?
accueillir le silence
vivre
L’étoile de mes vœux file un coton d’ennui
Tandis que l’araignée condamnée aux présages
Sur ton ombre brisée, oh! profil de mes nuits,
Prend l’ombre d’un baiser rapporté de voyage.Louise de Vilmorin
pour Corinne Weiss et Cath Rostain
ce crabe bleu
5 juillet 2020 § 1 commentaire

et si ce jeu de mots révélait le je des maux ?
pourrait-il y avoir un sens caché derrière la grille de lettres ?
y aurait-il un oracle invisible qui souffle à mes oreilles ?
le cliquetis des lettres dans le petit sac vert promet quelques révélations…
pourvu que le tirage soit bon…
que Calliope, Erato et Polymnie m’inspirent
dignes filles de la mémoire…
mon désir n’est pas de vaincre
mais de comprendre et de chanter
à S. , ma muse m’amuse
RÉCATONPIL U
ou
Le jeu du poulet
pour Nicolas
Si tu veux apprendre
des mots inconnus,
récapitulons,
récatonpilu.
Si tu veux connaître
des jeux imprévus,
locomotivons,
locomotivu.
Mais les jeux parfaits
sont les plus connus
jouons au poulet.
Je suis le renard
je cours après toi
plus loin que ma vie.
Comme tu vas vite !
Si je m’essoufflais !
Si je m’arrêtais !
Jean Tardieu
table de nuit
2 mai 2019 § 3 Commentaires
c’est la première fois que je tatoue un meuble …
juste à côté du lit cette petite table de nuit avait été parée autrefois d’un système de protection avec fermeture renforcée contre de petits doigts aventureux … les doigts ont grandi … la drôle de porte avait envie d’une nouvelle histoire …
Ce que dit le Rosier
Je parlais au rosier dans un beau soir perdu ;
Et voici ce que le rosier m’a répondu :
Pourquoi briser ainsi mon rêve
De terre grasse et de paix brève ?
Ayant su l’écouter alors je reconnus
Que ces mots étaient vrais… Je partis, les pieds nus.
Car en ce monde où la fatigue se prolonge,
Chacun sait que rien n’est si parfait que le songe.
Renée Vivien
à respirer tant de roses sans penser aux épines … pour Serge
Goodbye ma jeunesse
26 février 2019 § 2 Commentaires
⭐️
le seul ordre que je connaisse est un chaos poétique
je l’accepte
je l’accueille
il est l’écho d’un rivage enchanteur que ce monde a oublié depuis longtemps
et vogue ma barque
vers l’inconnu infini et doux
loin de tout
⭐
à Mark Hollis
sous la lune de février
19 février 2019 § 1 commentaire
dessiné ce soir au stylo bille …
où est ma tête ? je ne vois plus que la lune …
***
Avions-nous convoyé le reflet d’un reflet
ou mis le cap sur l’analogue
n’avoir plus faim n’abolit pas la faim
et les nommer ne scelle pas les choses
qui pouvait dire,
je suis là où finit le voyage
si le regard levait encore un horizon
sous le couchant défait
certains voulaient la neige pour s’unir au silence
et d’autres une parole
qui chiffrerait d’un mot tout le visible
mais l’œil qui s’éveillait une nouvelle fois
reflétait aussi bien la fin que le commencement
ailleurs
les pierres mêmes avaient sommeil
Bernard Noël
trouvé chez Arbrealettres
comme des dessins
17 février 2019 § 1 commentaire
j’aime regarder…
tout…
intensément…
longtemps…
je croyais secrètement que cette pratique était une fenêtre sur la Vérité…
qu’à force de regarder mes yeux finiraient par voir…
je t’ai tellement regardé que tu as fini par ressembler à un dessin…
j’ai aussi porté des lunettes avec une inscription sur le montant :
« Ouvre ton troisième œil » …
comme une injonction prometteuse de révélation…
j’ai tellement espéré qu’un drôle d’oeil m’a poussé dans la main dont je n’avais soudainement plus besoin pour te prendre…
ton image dans le soir ressemble à un tableau… ou à un rêve…
tel un moine concentré tu flottes enfin dans le pourpre enflammé…
nous sommes encore habités par d’anciennes images
dont nous ne savons plus exprimer le secret
et même souvent nous croyons les avoir égarées
à jamais quand notre cœur est lourd
et que la fatigue infinie de l’été
nous écrase mais c’est alors que dans la nuit
à l’improviste un chant à peine modulé
nous visite, ou l’éclat d’une étoile
et c’est comme une prière sans mots
qui chercherait à délivrer la source
de la clarté parmi la sylve des soucis obscurs
Jean-Claude Pirotte
merci à Serge Sautereau pour toute l’inspiration qu’il me donne…
tu me fais tourner la tête
10 novembre 2018 § 5 Commentaires
Si je regarde en toi fente
dans tes pentes dans tes plis sondant
Descendant par l’ombre et la moire à ton noir
Si je rôde et respire à tes alentours
Glissant du relief par la zone rose
Au secret gorgé de ce noir À la faille à la gorge, fente dans sa plissure avisant
Maintenant scrutant la buée belle à voir
Ce glissement à ta chaleur déjà liquide
Madame la fente où règne l’Odeur
O regardant par l’entaille le délice
de sueur, de fétide miel
Dans le val ce silence noir
De sombre suc musicien
Si descendant rôdant encore à cette orée
Je me tue à percer un chemin autre À la caverne visiteur épuisé de zèle
Quand la tonne parfumée exhale
Et coule en pluie à ta paroi
ruisselante robe définitive À ma bouche bien avant le drap des morts
O fente si je viens en toi
Par la langue et l’œil ouvrant ta nuit sacrée
Descendant par les haltes un songe noir comme un fleuve
Enfoui l’oubli muet dans tes pentes
Si j’allume au fond de la chambre
Cette lampe, fente, tes alentours sur la strie
Noire à l’ombre offrant la glu à me tuer
Visiteur encore rêvant mangeant la lumineuse suie
La fente par Jacques Chessex
trouvé en accord parfait ce jour chez mon pourvoyeur de poèmes Arbrealettres
Ode to Scott
31 octobre 2018 § Poster un commentaire
depuis tant que je te dessine Scott … je t’ai imaginé tel une icône byzantine entre deux étapes de ta tournée à te broder le coeur …
70 ans
18 mai 2017 § Poster un commentaire
n’est pas l’âge de ce personnage mais celui de l’édition du livre sur lequel je l’ai dessiné au stylo bille …
Le bleu
Vient de plus loin
Que la lumière.
Guillevic
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Le firmament
Accueille les chants
Qui de partout
Montent vers lui.
Il les absorbe
Et les transforme en bleu.
Guillevic
cœur de ce matin
23 juillet 2016 § 2 Commentaires
1… 2… 3… Pique celle-là ! les battements du mien accélèrent grâce au café … grâce à toi… grâce à la vie…
dessiné ce matin en dégustant mon café portugais…
Le cœur est un jardin secret
où se cachent des arbres
Il manifeste cent formes,
mais il n’a qu’une seule forme.
C’est un océan immense,
sans limites et sans rives
Cent vagues s’y brisent
les vagues de chaque âme.
Rûmi