comme un fantôme
5 octobre 2019 § Poster un commentaire
après un concert incantatoire de Susheela Raman
en découvrant son dernier album où les gamelans résonnent en chœurs d’ailleurs
elle est arrivée dans une robe étonnante … un mélange d’armure, de combinaison spatiale avec des accents pharaoniques … Shusheela Raman chante et enchante mais sans complaisance, avec une exigence, une aspiration à nous emmener loin, loin de la consommation facile, loin des effets gratuits, au monde où les esprits nous renvoient à ce que nous sommes …
GHOST CHILD
hawk rising
circles the empty sky
she is being
as I,just being
someone somewhere
somehow become
the frayingedge of a picture
of a fledgeling
on a highledge loooking down
the ghost of a child
echoes on the wind
i have returned
in older skin
(:::)
Susheela Raman
extrait de son dernier album Ghost Gamelan
merci à Renens pour son audacieuse programmation et son engagement à faire découvrir d’autres sentiers …
Ode to Scott
31 octobre 2018 § Poster un commentaire
depuis tant que je te dessine Scott … je t’ai imaginé tel une icône byzantine entre deux étapes de ta tournée à te broder le coeur …
clair-obscur
12 juin 2017 § 4 Commentaires
… j’ai fait ces quelques dessins dimanche soir pendant le concert « clair-obscur » évoquant l’ombre lumineuse de Sébastien Castellion …
Sébastien Castellion choqué par la fin tragique de Michel Servet a dit:
« Tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. Quand les Genevois ont fait périr Servet, ils ne défendaient pas une doctrine, ils tuaient un être humain : on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle ».
…
Le 27 octobre 1553, vers deux heures de l’après midi, Michel Servet, condamné par Calvin, est conduit à pied au plateau de Champel à Genève pour y être brûlé vif. Le bûcher est dressé depuis le matin mais il a plu. Effrayé, le condamné promet de donner, contre du bois sec, sa chaîne en or, ses bagues et ses anneaux, restés entre les mains du geôlier. Le bourreau l’attache au poteau avec une chaîne de fer, « La Restitution du Christianisme » à son flanc, et le coiffe d’une couronne soufrée. Michel Servet prononce ces derniers mots : « O Jésus fils du dieu éternel, aie pitié de moi ! ». Il meurt dans d’atroces souffrances, brûlé à petit feu car le bois, humide, se consume avec difficulté. Son agonie dure presque trois quarts-d’heure…
… je ne sais pas pourquoi, ou peut-être si, ce soir, Michel Servet je pense à toi …
Le feu
C’est si proche la mort
Et sa grande faim des feuilles
Elle est si proche la mort
Et si proche est l’hiver
Il y aura des branches nues comme des bras d’homme
Chaque tronc noir portera le deuil d’un oiseau
Elle est si proche cette mort
Fade comme le repos
Si proche est l’hiver
Traînant le lourd oubli
Feuilles il faut hurler sa couleur
Pour qu’au coeur de la mort
Il y ait un peu d’automne
Et cette couleur qu’elle soit plus aiguë
Que le feu !
Andrée Chedid
Kudsi
7 septembre 2016 § Poster un commentaire
commencé ce matin au café … fini dans ma cuisine en écoutant la sagesse du joueur de ney Kudsi Ergüner … la beauté révélée du cœur … des mots qui parlent de l’importance de distinguer la forme et le fond … de l’importance de reconnaître l’autre …
Si le monde entier est rempli d’épines,
Le cœur de l’amoureux est une roseraie.
Si la roue céleste cessait de tourner,
Le monde des amoureux continueraient à se mouvoir.
Si tous les êtres devenaient tristes, l’âme de l’amoureux
Resterait fraîche, vivante et légère.
Où y a-t-il une chandelle éteinte ? Donne-la à l’amoureux,
Car il détient cent mille lumières.
Si l’amoureux est solitaire, pourtant il n’est jamais seul :
Il a pour compagnon le Bien-Aimé caché.
C’est de l’âme que provient l’ivresse des amants :
Le compagnon de l’amour demeure dans le secret.
L’amour ne se satisfait pas de cent promesses,
Car innombrables sont les ruses des beautés.
Si tu trouves l’amoureux sur un lit de souffrance,
Le Bien-Aimé n’est-il pas au chevet du malade ?
Monte sur le coursier de l’amour, et ne crains pas la route ;
Le coursier de l’amour connaît bien le chemin :
D’une seule foulée, il t’amènera à ta demeure,
Bien que la voie ne soit pas sans obstacles.
Rûmî
le square
20 février 2016 § 2 Commentaires
dessiné inopinément en hommage à Julien et sa cyclopitude…
Le désespoir est assis sur un banc
Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costume gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l’écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l’entendait pas
Il faut passer et presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l’écoutez
Il vous fait signe et rien personne
Ne peut vous empêcher d’aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l’homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s’envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.
Jacques Prévert
en spirale
19 septembre 2015 § Poster un commentaire
recherche actuelle
pour un ensemble musical qui propose des concerts à domicile… http://www.leconcertdepoche.ch
la musique et ses infinies spirales … ou une allusion à la clé de fa…
Coquillage cassé
Sur les sables endormis
Dans les bras de la haute mer
Ce gîte ancien
Qui fut le mien peut-être
N’est plus qu’une moitié
De sa spirale première
Au nacre rose
Et je sais que le sable
Remué par la marée prochaine
Emplira parfaitement
Ce trou d’absence
Je sais le vent n’y fera même plus
Ce bruit de grève et rêve
Dont mes oreilles
Orgueilleusement refermées
N’ont cependant pas sacrifié encore
A la clameur du temps
La monodie mélancolique
Coquillage cassé
Sur les sables lointains
De la haute mer
Où donc est passée
La limace
La limace ourlée et fragile
Qui t’habitait ?
S’est-elle exhalée vers
Les rives imaginaires du ciel d’été
Soudain lassée de ta géométrie ?
Coquillage cassé
Sur les sables
Aux confins de la mer
Je ne saurais te dire
Un tel adieu
Gilles Vigneault
son son
17 décembre 2012 § Poster un commentaire
…improvisé sur le son du saxophone de Leo
Ce Monde n’est pas une Conclusion.
Il y a une Vie au-delà –
Invisible – comme la Musique –
Mais positive – comme le Son –
Elle fait signe, elle déconcerte –
La Philosophie – connaît pas –
Et, à travers une Énigme, enfin –
La Sagacité finit par se faufiler –
La deviner tourmente les clercs –
Pour l’avoir, les Hommes ont enduré
Le mépris des Générations
Et la Crucifixion montré du doigt –
La Foi glisse – et rit reprend des forces –
Rougit, devant témoin –
Tire sur une brindille de Preuve –
Demande à une Girouette, le chemin –
Des grands Gestes, de la Chaire –
Roulent de puissants Alléluias –
Aucun Narcotique pour calmer la Dent
Qui grignote l’âme –
Emily Dickinson » La Dent «
about sax
3 décembre 2012 § Poster un commentaire
pour Leo
Lorsque l’esprit, tel un instrument de musique,
est accordé avec l’univers,
le chant du monde y éveille en tout point
des vibrations compréhensives.
Rabindranath Tagore
Chostakovitch
13 octobre 2012 § 2 Commentaires
dessiné ce soir pendant Symphonie N° 14 pour soprano et basse de Chostakovitch par l’OSR au Victoria Hall…
Il est en elle une flamme miraculeuse,
En sa présence le reste s’estompe.
Elle seule parle avec moi
Quand les autres ont peur de m’approcher.
Quand le dernier ami a détourné ses yeux,
Elle a été avec moi dans ma tombe
Et elle a chanté comme le premier orage
Ou comme si toutes les fleurs se mettaient à parler.
La Musique (Anna Akhmatova)
à Muriel, créature harmonique et cosmique
Blok
23 avril 2012 § Poster un commentaire
Stéphane Blok et son nouveau projet « Chants d’entre les immeubles »…
Le chanteur arrive
grand svelte
blouson rouge
j’aimerais lui dire
comme ça
si quelqu’un lui envoie des tomates
je n’ose pas
c’est son deuxième soir
je reste neutre
c’est aussi un effet du blouson rouge
nous entrons avec le public
il n’a plus de blouson
il chante
il raconte
le désarroi des fêtards
le son des cloches qui conduit au gigot
le sel fait partir les taches de vin rouge
l’ombre portée du manche de sa guitare
fait une tache rouge aussi
à la base de son cou
il saigne
en évoquant le poids des poussières
dans la balayette
des fois il me regarde de ses yeux sombres
je me sens obligée de comprendre
mais je jure de tout oublier