regards en covoiturage
4 juin 2018 § Poster un commentaire
deux apparitions en dessin pendant mon retour en covoiturage hier… l’autoroute
puis la traversée du jura… deux présences soudaines dont les regards sont intenses…
J’aime dessiner sans me poser de question… laisser le trait courir tout seul…
découvrir ce qui traverse ma pensée sans intention consciente… dans la voiture cet exercice est périlleux…
les vibrations ajoutent au mouvement des effets inattendus…
Tu regardes un caillou ramassé par hasard
A l’abri d’un buisson
Et puis tu t’aperçois
Que plus tu le regardes
Et plus sa force est grande
A t’éclater les yeux que tant de choses appellent
Et que l’ombre choisit
Quand le soleil est cet œil lourd
Clamant midi.
Guillevic
chienne
20 avril 2018 § 9 Commentaires
dessiné dans le métro ce soir en rentrant…
Quand ma chienne me regarde
ses yeux se posent en vérité
dans mon dos sur le vaisselier
ou sur la ligne des arbres
par la fenêtre ouverte.
Elle me regarde
comme à travers une porte en perles
et c’est l’au-delà qu’elle voit
et par moments qui l’inquiète.
Gérard Le Gouic
découvert grâce à Arbrealettres
nue comme un flocon
6 décembre 2017 § Poster un commentaire
dessiné dans le métro ce matin pour #FATventCalendar … ce pourrait être Dorian Wood …
Qui sommes-nous ?
Qui sommes-nous vraiment, au plus intime de notre vacillement
Des grains d’étoiles jetés à l’orée du sens et du non-sens ?
De la poussière d’anciennes lunes en éclipse ?
Des copeaux de mémoires qui saignent ?
Des veilleurs aussi silencieux qu’intarissables ?
Des décrypteurs pulsant une même intensité d’altitude ?
Des voltigeurs d’extase ?
Pour celui qui n’a de cesse de recomposer son propre puzzle
en le tendant vers l’infini
le « qui suis-je » n’est plus une simple question,
mais un état, une implosion créatrice, une profession de foi.
Qui suis-je ?
Rien d’autre que le murmure polyphonique de cela.
Une onde en quête de droitures essentielles.
Zéno Bianu et André Velter
elle rêve encore …
4 décembre 2017 § Poster un commentaire
saisie dans le métro ce matin… je ne peux voir son regard… de quoi rêve t’elle ? … elle ne s’occupe de personne ni même ne tente seulement de voir… un cocon humain… juste un battement de sac… j’ai la plume à la main et j’attrape vite encore un mystère…
de quoi rêve t’elle ?
une caresse humide… sans sexe défini… ambivalente et universelle… tendresse de gastéropode… lente et tiède… infinie
Décide-toi,
Escargot ! A demi chez toi,
Et moitié dehors !
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Make up your mind, Snail!
You arehalf inside your house,
And halfway out!
Richard Wright
elle rêve
30 novembre 2017 § 7 Commentaires
saisie dans le métro ce soir… le regard perdu dans un lointain peu prometteur… de quoi rêve t’elle ? … personne autour ne la regarde ni même ne tente seulement de voir… un cocon humain… juste un battement de cils… j’ai la plume à la main et j’ai attrapé inopinément un mystère… de quoi rêve t’elle ?
elle veut la caresse d’une bête… mais pas de celle d’un animal de compagnie… elle veut l’essentiel tendre et éternel d’un être inaccessible…
elle rêve de l’amour tardigrade
Ici
on cherche toujours quelque chose
dans les cafés, les églises, les places
et jusque dans les poubelles
on cherche en l’autre, en soi
dans la cohue des trottoirs
l’accalmie des ponts
dans l’eau stagnante des fontaines
et sur les bancs indiscrets
on cherche en bas, en haut, devant soi
un ticket de métro
une terre ou une femme perdus
un livre qu’on lira
sur un lit d’hôpital ou en prison
une chanson sans titre
un ouvre-boîtes solide
un oiseau qui ne chante que de nuit
On cherche
un regard qui fera basculer votre vie
un graffiti à vous seul adressé
un heurtoir arabe sur une porte italienne
une carte postale que vous avez envoyée il y a vingt ans
et que le destinataire a revendue
votre date de mort inscrite sur un tronc d’arbre
dans un petit parc
que vous ne faites que traverser
Ici
on cherche toujours quelque chose
dans le carrousel délirant
du désir
Abdellatif Laâbi
Emily sous l’arbre de Paul
6 août 2017 § 3 Commentaires
dessiné dans le train à grande vitesse sur l’emballage de ma baguette poulet salade… s’échapper du wagon poulailler mais comment ?… saisir mon crayon baguette magique… transformer la formule prête à manger… ne reste que l’arbre intérieur car ceux dehors passent trop vite… Emily pourra venir s’y reposer… je l’ai rencontrée à mon retour et une telle présence rend possible toute révélation…
«
Elle est comme la Lumière – Délice
Sans artifice –
Mélodie sans âge – à l’oreille –
Comme l’Abeille –
Elle est comme les Forêts – secrète –
Sans phrases – comme la Brise –
Mais elle agite
Les Arbres les plus fiers –
Elle est comme le Matin – parfaite –
Une fois accomplie –
Et que l’Horloge Eternelle –
Carillonne – Midi!
» Emily Dickinson
Qui n’a pas – ici-bas – trouvé le Paradis
En haut ne le trouvera pas plus –
Car les Anges louent la Maison suivant la nôtre,
Que nous déménagions n’importe où –
………………
Who has not found the Heaven – below –
Will fail of it above –
For Angels rent the House next ours,
Wherever we remove –
Emily Dickinson
Nos vies sont Suisses –
Si calmes – si Tièdes –
Mais un après-midi étrange
Les Alpes oublient leurs Voilages
Et nous voyons plus loin!
L’Italie est là-bas!
Mais toujours faisant le guet –
Les Alpes graves –
Les Alpes fatales
En interdisant l’accès!
Emily Dickinson
Emily Dickinson a passé ses jours et ses nuits dans la prunelle de Dieu :
invisible et voyant tout. Christian Bobin
sur la route
29 juillet 2017 § 2 Commentaires
la sourcière
26 juin 2017 § Poster un commentaire
Où demeurent les sources
J’ai lancé ma pierre dans l’inconnu
contre les vitres de la nuit, dans le jardin des mots
plus affûtés que l’herbe sous la rosée des larmes
offertes au néant. J’ai connu la parade des corps amoureux
et caressé la vague claire qui dépose à brassée
ses paroles légères comme braise d’un feu
qui n’en finit pas de s’éteindre à l’approche des matins.
J’ai vu le dos luisant des rêves échoués comme blocs
erratiques dans le courant qui marque le passage
de la nuit au jour, sitôt dispersées les eaux profondes
du sommeil dans un flot d’images muettes.
Alain Fabre-Catalan