quand je pense à Fernand
20 septembre 2010 § 2 Commentaires
« Sans avoir la prétention d’expliquer le but et les moyens d’un art arrivé déjà à une réalisation assez avancée, je vais tâcher de répondre, autant que cela est possible, à une des questions les plus souvent posées devant les tableaux modernes. Je transcris cette question dans toute sa simplicité : « qu’est-ce que cela représente ? ». Je me fixe donc comme but cette simple interrogation et je vais m’efforcer dans un exposé très court d’en éprouver la parfaite inanité.
Si l’imitation de l’objet dans le domaine de la peinture avait une valeur en soi, tout tableau du premier venu ayant une qualité imitative aurait plus de valeur picturale. Comme je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’insister et de discuter un cas semblable, j’affirme donc une chose déjà dite, mais qu’il est nécessaire de redire ici : la valeur réaliste d’une œuvre est parfaitement indépendante de toute qualité imitative.
Il faut que cette vérité soit admise comme un dogme et fasse axiome dans la compréhension générale de la peinture.
J’emploie à dessein le mot réaliste dans son sens le plus propre, car la qualité d’une œuvre picturale est en raison directe de sa qualité de réalisme.
En quoi consiste en peinture ce que l’on appelle réalisme ?
Les définitions sont toujours dangereuses, car pour enfermer en quelques mots tout un concept, il faut une concession qui souvent manque de clarté ou est trop simpliste.
J’en risquerai une malgré tout et je dirai qu’à mon sens, le réalisme pictural est l’ordonnance simultanée des trois grandes quantités plastiques : les Lignes, les Formes et les Couleurs.
Aucune œuvre ne peut prétendre au pur classicisme, c’est-à-dire à la durée indépendamment de la période de création, si l’on sacrifie complètement une de ces quantités au détriment des deux autres.
Je sens très bien le côté dogmatique d’une pareille définition, mais je la crois nécessaire pour bien différencier les tableaux à tendance classique d’avec ceux qui ne la réalisent pas. »
Ah ! L’équilibre des formes et des volumes….
C’est pas Georges qui aurait dit le contraire…