souvenir réel ou rêve virtuel?
29 février 2012 § 7 Commentaires
L’enfant que je fus pleure sur la route.
Je l’y laissais quand je vins être qui je suis;
Mais aujourd’hui, voyant que ce que je suis n’est rien,
Je veux aller chercher qui je fus là où il est resté.
Ah, comment faire pour le rencontrer? Qui s’est
Trompé en venant, au retour se trompera.
Et je ne sais plus d’où je suis venu ni où
Je me trouve. Ignorance où mon âme est en panne.
Que ne m’est-il donné d’atteindre en ces parages
Une élévation, d’où je puisse enfin voir
De mes yeux mes oublis, pour les remémorer!
Car, dans l’absence au moins, j’aurai de moi nouvelle:
Oui me voyant tel que je fus dans le lointain,
Trouver en moi un peu de quand j’étais ainsi!
Fernando Pessoa (Cancioneiro)
Rêve et réalité : deux facettes d’une même médaille ?
Vraiment très belle, cette aquarelle.
comme oubli et identité… je crois bien que c’est ce genre de sujet qui nous fit nous rencontrer… je fais un rêve qu’un jour une âme sœur me révèle la vérité… surement une façon de parfois ne pas la chercher moi même… de soupirer sur le chemin… cette route que je contemple en reprenant mon souffle… derrière du brouillard… devant aussi… juste une éclaircie là où je me suis arrêtée…
à bientôt cher ami virtuel… rendez-vous à la cafétéria au bord de l’autoroute de nos rêves
C’est vraiment magnifique. Somptueux texte. Et le dessin n’est pas en reste.
On a vraiment rien créé de meilleur depuis l’invention des Portugais.
« Je ne suis rien.
Ne serai jamais rien.
Ne puis vouloir qu’être rien.
A part ça, je possède en moi tous les songes du monde. »
je ne suis pas sure que cela soit chanté dans l’hymne national portugais mais ce sentiment absurde habite bien l’âme de cette nation…
saudade…
Peut-être les 4 plus beaux vers que j’aie jamais lus…
je trouve aussi…
juste pour préciser, ce n’est pas une aquarelle mais une interprétation d’une tache d’encre sur un buvard… l’envers est dans l’article suivant…
A reblogué ceci sur journal du dessin rencontreet a ajouté:
reflet d’un rêve…