fruits du bourdon
10 août 2015 § Poster un commentaire
fin de journée au bord du lac du Bourdon… des personnes, des voitures, une chaleur intense, la cabane à frites et ses 35 bières… la sensation d’un ailleurs mais très étouffant… mes pieds peinent à rejoindre le sol et monte en moi comme une angoisse…
je m’assieds, je respire… pas le courage de me baigner… je reste avec cette sensation d’étrangeté et de solitude…
je prends mon cahier… je dessine… sans réfléchir…
le calme revient peu à peu alors que les dessins apparaissent…
Un bourdonnement de fond
témoigne de la présence des choses.
Nous avons besoin de la parole et du vent
pour le supporter.
Un bourdonnement de fond
dénonce l’absence des choses.
Nous devons inventer une autre mémoire
pour ne pas devenir fous.
Un bourdonnement de fond
annonce qu’il n’y a rien
qui ne puisse exister.
Nous avons besoin d’un silence doublé de silence
pour admettre que tout existe.
Un bourdonnement de fond
souligne le froid et la mort.
Nous avons besoin de la somme de tous les chants,
du résumé de tous les amours
pour pouvoir apaiser ce bourdonnement.
Ou bien un soir,
sans autre condition que son ajour,
un oiseau viendra se poser sur l’air
comme si l’air était une branche.
Alors cesseront tous les bourdonnements.
Roberto Juarroz ( trouvé ici )
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