dans le sac
27 mai 2018 § Poster un commentaire
Il faut toute la puissance d’un graphisme exotique pour évoquer les arômes d’un café ougandais contenu désormais dans une capsule en aluminium…
quelqu’un l’a laissé sur ma table ce sac haut en couleurs… j’y ai soudainement entrevu l’esprit d’un shamane…
je crois qu’il appelle afin de nous réveiller…
croyons-nous pouvoir encore longtemps dissimuler des cris sous une cosmétique impeccable?
j’entends des murmures sauvages nous appeler…
saurons-nous y répondre? …
le café, cette belle plante tropicale devrait pourtant stimuler notre système nerveux… nous inspirer ? …
La créole qui danse
Encore à minuit
dansera jusqu’à l’aurore
jusqu’à midi et jusqu’à l’autre nuit
Les seins bandés
Et les yeux clos
Elle parcourt un beau pays
où la tendresse se mêle à la colère
Elle sera toute surprise
après la danse après l’ivresse
de retrouver la rue froide
La nuit précoce et les draps froids
Comme une Vénus inconnue
Surgissant de la conque blanche du lit
Elle reposera son beau corps
En rêvant d’un Olympe noir comme elle
Et des anges noirs comme du charbon
soulevant cette déesse de couleur
l’emporteront vers un pays de ténèbres
où brille un soleil éclatant et bleu
Là les amants sont tendres et méchants
Et ils comprennent ses chansons
L’amour ne les fatigue pas
Et la mer a le parfum des corps virils
Voilà la vie de la créole qui danse
Qui danse encore à minuit
Qui dansera jusqu’à l’aurore
Jusqu’à demain midi et toute l’autre nuit.
Robert Desnos
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